Décembre 2010, deux jeunes lorrains souhaitent mettre en avant la culture et l’art de leur région. Ils se mettent alors en tête de
Après plus de six années passées à mettre en avant l'actualité culturelle et artistique de notre région, c'est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de nos activités. Le site restera cependant actif pour vous permettre de (re)lire les nombreuses rencontres avec les artistes régionaux.
Accueil > Reportages > Zik'Art > Zik’Art #45 – Rencontre avec Sian, DJ/Producteur nancéien
On avait eu l’occasion de se rencontrer il y a 3 ans, lorsque tu faisais partie de « Skynoize », qu’est devenu le groupe depuis ?
Et bien le groupe n’existe plus aujourd’hui, ou du moins il n’est plus actif, nous n’avons plus dans l’esprit de le continuer avec Alex. Nous avons pris des chemins de vie différents, Alex préférant s’axer davantage sur ses études. Nous avons vécu de superbes choses ensemble que nous n’oublierons jamais et ce groupe m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui, alors je ne regrette absolument rien, pas même ce choix.
Tu as donc lancé un projet solo : Sian, peux-tu nous le présenter ? Pourquoi ce nom ?
Sian est un prénom Elfique qui signifie aventurier. J’ai choisi ce nom car il s’agit du personnage principal de mon histoire : un elfe. Sian est mon projet musical, mais il est complètement axé sur un deuxième projet que j’ai en parallèle et qui se nomme Elsia. C’est une histoire que j’écris depuis maintenant 1 an et demi (depuis la création de Sian). Chaque musique représente un moment de cette histoire et tous mes morceaux se suivent. Pour faire simple, l’histoire raconte l’aventure incroyable que vivent une bande d’amis qui se retrouvent partir très – très – loin sans même savoir ou tout cela les mènent. J’y apporte ma vision des choses que je souhaiterai partager avec le reste du monde. J’espère amener les gens à réfléchir car cette histoire réveille de fortes questions sur l’altruisme et tout ce qui en découle. Une histoire inspirée sur l’amour que l’on porte à toutes choses.
Ton univers est plutôt orienté « Dubstep », quelles sont tes influences majeures ? Les artistes qui t’inspirent ?
En effet, je dirai plutôt « Bass Music », une branche de musique électronique qui a découlé de la grande vague Dubstep. La Bass Music regroupe énormément de styles électroniques et c’est exactement ce que je fais : je varie les styles, je ne me donne aucune limite. C’est même nécessaire pour raconter une histoire et c’est ce que j’aime dans ce projet musical : la diversité.
Pour mes influences, je dirai tout. Je porte une attention profonde sur tout ce que j’écoute (et j’écoute vraiment de tout), j’analyse, je reproduis, j’apprends. Tout ça nourrit mon style quotidiennement. Je passe du rock au métal, du jazz à de la j-pop, de l’électronique à des musiques symphoniques. Je mélange tout dans mes productions ! Malgré tout, je reste très attaché au style électronique et, pendant longtemps, je me suis énormément retrouvé dans Savant, un artiste qui m’a beaucoup appris. J’essaie aujourd’hui de me détacher de lui au maximum car on reconnaît beaucoup de ses influences et je fais en sorte de me créer mon univers et non de me rapprocher de quelque chose qui existe déjà.
Tu as déjà pu sortir plusieurs EP et même un album, quels sont tes projets à court, moyen et long terme ?
J’ai sorti exactement 2 albums et 2 EP. Sur le court terme, je vais m’orienter vers des singles car, malheureusement, de nos jours, le format EP est mis en retrait par le public. Pour faire simple, il attire moins par son format plus long et il ne permet pas pleinement de retenir le public. Je ne parle même pas du format Album, qui est extrêmement complexe à faire connaitre et à partager.
Cependant, ce sont des formats que j’apprécie vraiment car on peut construire tout un univers dans un album, un peu moins dans un EP mais nous avons quand même plus de possibilités qu’avec un single. J’y reviendrai donc forcément mais plus tard. Je préfère pour l’instant me concentrer sur l’approche de mon public et donc proposer des singles.
J’ai 5 singles finis actuellement dont un qui vient tout juste de sortir. Les suivants seront très rapidement publiés. J’en suis relativement content car avec ces singles, je me suis reconstruit au niveau de mon style et j’ai développé le chant, que j’avais perdu quand j’ai mué. Et les premiers retours tous positifs, ça fait vraiment plaisir !
Tu invites assez régulièrement des artistes pour des featuring, comment les choisis-tu ?
Principalement au feeling. J’aime énormément le partage et cela va de pair avec ce que je veux retranscrire dans mon histoire. Ce sont mes valeurs profondes, alors j’essaie au maximum de l’incorporer dans mes projets.
J’ai toujours des échanges avec ces artistes avant de faire quelque chose avec eux. J’ai besoin d’avoir une connexion humaine avec eux, de l’amitié, ça change tout sur le produit final qui sera vraiment quelque chose d’authentique. C’est principalement ce que je cherche, étant donné qu’au niveau des styles je suis ouvert à tout et pour ce qui est de la notoriété, ce n’est pas ce que je vais rechercher dans un featuring. Je fais d’ailleurs très souvent des featuring avec des artistes moins connus que moi et cela permet à mes fans de les découvrir et je trouve ça primordial.
La musique est un monde très complexe, où il est difficile de se faire sa place. Tu as une communauté importante qui te suis (des dizaines de milliers d’écoute en ligne). Arrives-tu aujourd’hui à en vivre à « temps plein » ?
En effet, c’est très difficile. Nous avons vécu (quand je dit nous, je parle des auto-producteurs, compositeurs autodidactes) une grande période de liberté quand le Dubstep a explosé. Beaucoup de chaînes de partage libre se sont créées, de nombreux labels indépendants et ça nous a permis de toucher un public très important. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui, on fait très vite face au schéma classique de la musique traditionnelle et c’est très difficile d’avoir des contacts intéressants. Beaucoup oublient que l’art est libre…
Malgré tout, je touche un public régulier, ce qui est important à mes yeux. Certaines de mes musiques atteignent même plus de 500 000 vues, ce qui est énorme moi, et j’en suis incroyablement fier, fier de voir que ce projet plait, fier d’avoir atteint tout ceci et fier de voir la qualité de mon public.
C’est un public présent, avec qui j’échange beaucoup. J’aime ce contact avec mon public, et eux aussi. Je trouve ça dommage que tant d’artistes n’aient pas cette proximité parce qu’ils loupent quelque chose de formidable.
En vivre à temps plein, non, pas quand on est indépendant. Pour en vivre à temps plein, il faut convaincre de gros managers ou de gros labels et c’est très contraignant au niveau de la liberté de création. Je ne souhaite pas ça avec Sian. Je lance d’autres projets à coté qui seront destinés à être moins libres et à me permettre d’en vivre mais ce n’est pas encore le cas actuellement.
Je suis dans l’obligation de monter mon agence d’infographie à coté pour pouvoir vivre convenablement (enfin, convenablement est un grand mot (rires)).
Tu réalises également tes visuels seuls, et depuis peu tu présentes des vidéos de Speed-Painting sur les réseaux sociaux. Quels sont tes sujets d’inspiration ? Comment illustres-tu tes morceaux ?
En effet j’ai la chance de toucher aussi à l’image. Je créé mes illustrations et celles d’autres artistes. C’est une liberté qui s’ajoute au reste et cela me permet vraiment de donner le visuel qui va parfaitement avec la musique.
La nature étant ma première source d’inspiration, je passe un temps énorme à l’observer dans les moindres détails. C’est d’ailleurs quelque chose que je conseille à tous de faire, ça amène à la contemplation et a une certaine forme d’émerveillement qui, je vous le promet, nourrit !
Je regarde également énormément de créations sur certains sites comme Deviantart, je regarde d’autres speed-painting sur Youtube et je m’enrichis de leurs technique. Pour m’entraîner je recrée derrière pour absorber les techniques pleinement et pouvoir les appliquer à mes propres idées. C’est d’ailleurs aussi ce que je fais en musique. Cela m’apprend énormément.
Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
De pouvoir continuer à faire tout ceci ? Aussi longtemps que j’en aurai l’envie ? De pouvoir continuer à avoir cette proximité avec mon public ? En soit, je ne souhaite concrètement rien de plus si ce n’est de pouvoir continuer à faire tout ceci, ce qui est parfois compliqué étant donné que je ne peux pas en vivre. Mais, je ne lâcherai rien !
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Un grand merci à tous ceux qui on lu cette interview, qui ont porté de l’intérêt à mes créations. J’aimerai aussi dire que je suis parti de rien pour arriver là où j’en suis. J’entends énormément de gens me dire que j’ai un don, de façon à me faire entendre qu’ils n’en n’on pas, et c’est faux. Croyez en vous et donnez vous les moyens d’atteindre vos rêves, tout le monde en est capable, ne lâchez rien !
Et surtout, un merci à LORRAINE D’ARTS !
Merci à Sian d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Vous pouvez suivre son actualité sur sa page Facebook et découvrir son univers musical sur SoundCloud.
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