Décembre 2010, deux jeunes lorrains souhaitent mettre en avant la culture et l’art de leur région. Ils se mettent alors en tête de
Après plus de six années passées à mettre en avant l'actualité culturelle et artistique de notre région, c'est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de nos activités. Le site restera cependant actif pour vous permettre de (re)lire les nombreuses rencontres avec les artistes régionaux.
Accueil > Reportages > Zik'Art > Zik’Art #44 – Rencontre avec Gueules d’Aminche
Rencontre avec Gueules d’Aminche.
Lorraine d’Arts : D’où vient le mot aminche ?
Vincent : C’est un terme qui vient à l’origine du Nord-Pas-de-Calais, puis repris à Paris durant l’entre 2 guerres et qui signifie ami tout simplement. C’est aussi une chanson du premier album de Renaud et pour nous une manière de rendre hommage à l’héritage de la chanson française.
Lorraine d’Arts : A l’écoute de vos albums précédents, il me semble y avoir une influence de Mano Solo…
Vincent : Même si on s’en détache au fil des albums, c’est vrai qu’à la base je suis particulièrement influencé par cet artiste, mais comme toutes les influences, ce n’est pas une volonté, ce n’est pas conscient mais plutôt instinctif.
Lorraine d’Arts : Vous êtes également nouvelliste, peux-tu m’en dire plus, puis nous reviendrons au groupe ?
Vincent : Oui, j’ai écrit plusieurs nouvelles notamment pour les magazines Hard Zone et Brèves. C’est une passion et en même temps c’est culturel pour moi, je viens de l’écriture, et ça me suit depuis une dizaine d’années déjà. Le plus souvent, il s’agit de textes fantastiques
Lorraine d’Arts : Vos chansons parlent davantage de la vie de tous les jours, non ?
Vincent : Oui, nous faisons de la chanson réaliste comme cela s’appelle. On essaye de le faire avec poésie, de manière abstraite et expressive, mais les frontières sont poreuses entre les styles de toute façon.
Lorraine d’Arts : Vos clips, comme tu es belle ou le tatoué, semblent en décalage avec la chanson, est-ce voulu ?
Vincent : Absolument, c’est pour éviter de ne s’en tenir qu’à une illustration de la chanson prise au pied de la lettre, ensuite c’est aussi pour proposer une extension, de distraire et faire passer un message dans une œuvre à part entière. Par exemple pour le tatoué, c’est une façon de prendre à contre-pied le cliché du Biker à moustache… qui devient ici, un gay qui s’assume. Et puis ce fût un tournage agréable avec des amis, des comédiens amateurs. La mise en scène était drôle aussi. Pour « T’es belle », c’était une façon de prendre à revers la tradition de la chanson d’amour pour en montrer la dérive, l’admiration à outrance, et puis le plan final finissait d’en retirer sa mièvrerie.
Lorraine d’Arts : Le graphisme de la pochette est réussi, peux-tu nous en parler ?
Vincent : Merci. C’est l’œuvre du graphiste Alexandre Ogg, qui l’a réalisée. Ce fût d’ailleurs une véritable collaboration, un vrai échange d’idées et de propositions, d’autant que le rendu réserve quelques surprises à ceux qui le regarderont de près.
Lorraine d’Arts : A quoi fait référence le titre de l’album, le syndrome du poisson rouge ?
Vincent : A la base c’est un peu une blague pour les gens qui n’ont pas de mémoire, car le mythe dit que le poisson rouge quand il a fini son tour du bocal a déjà oublié qu’il vient de le faire. Quelque part cela me semblait aussi refléter notre époque au niveau politique et sociétale… L’oubli est l’un des maux de notre siècle, reflétant un certain individualisme loin du bien commun par exemple et on oublie de regarder en arrière. Il y aussi pour moi une question existentielle très humaine avec cette image du poisson qui tourne en rond infiniment dans son bocal sans même s’en rendre compte.
Lorraine d’Arts : A quoi ressemble un concert de ton groupe ?
Vincent : C’est notre musique évidemment, mais c’est aussi un véritable spectacle avec des décors formant des tableaux qui vont avec les chansons, de plus nous essayons de créer un monde où l’on invite le public à nous rejoindre. Pour la prochaine tournée, nous avons fait appel à Christelle Bestieu qui est artiste plasticienne, et Alexis Melamed, notre technicien lumières, avec qui nous avons élaboré une scénographie.
Lorraine d’Arts : Dans la chanson ‘’le syndrome du poisson rouge’’, on entend de l’accordéon, pourquoi ce choix ?
Vincent : Parce qu’il y a de l’accordéon dans Gueules d’Aminche mais c’est vrai qu’il y en a un peu moins dans cette chanson pour mieux le faire ressortir.
Lorraine d’Arts : La chanson « du pain, des roses’’ parle-t-elle des promesses des politiques ? Est-ce un coup de gueule ?
Vincent : Cette chanson parle d’un contexte particulier mais un contexte déjà daté et qui se poursuit jusqu’à nos jours, mettant en avant le malaise de nos sociétés, délaissant ses classes ouvrières et populaires. Elle fait référence au film de Ken Loach de 2000 et à la manifestation de 1912 des ouvriers du textile aux États-Unis, il existe aussi une chanson tirée d’un poème qui fût repris lors de cette manifestation, c’est une référence claire et évidente dans ce morceau mais c’est plutôt l’esprit qui perdure. L’esprit de lutte, de survie, mais aussi de dignité et de fraternité.
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