Décembre 2010, deux jeunes lorrains souhaitent mettre en avant la culture et l’art de leur région. Ils se mettent alors en tête de
Après plus de six années passées à mettre en avant l'actualité culturelle et artistique de notre région, c'est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de nos activités. Le site restera cependant actif pour vous permettre de (re)lire les nombreuses rencontres avec les artistes régionaux.
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Sur l’écran, les images saisissantes du grand cinéaste russe Eisenstein. Sur scène, l’Ensemble Bernica, et le quatuor à cordes Cemod. Un ciné-concert à découvrir le jeudi 15 mai au Centre Culturel Opoerschmelz de Dudelange.
Réalisé en 1924 puis diffusé en 1925, La grève est le premier film à consacrer le cinéaste. Il met en scène des ouvriers poussés à bout par des conditions de travail éreintantes et surveillés par des espions chargés de démasquer les meneurs syndicalistes. L’un d’eux, accusé à tort de vol, finit par se suicider. Une grève massive éclate. Les pouvoirs en place inflexibles et provocateurs, organisent une répression sanglante du soulèvement.
Au-delà du poids des images de cette fresque sociale, le film, tel une partition graphique, interagit avec l’espace sonore et musical créé par les musiciens qui, se mesurant à ce colosse du cinéma, nous proposent une relecture actuelle d’un trésor du 7ème art, éminemment d’actualité.
Eisenstein avait monté plusieurs pièces de théâtre pour le Proletkult quand le collectif décide de s’essayer dans un domaine totalement nouveau : le cinéma. Il conçoit alors avec Valeri Pletniev, directeur du Proletkult, le projet de réaliser une épopée de huit films, sous le titre général “Vers la dictature du prolétariat” qui aurait relaté les divers aspects des luttes ouvrières antérieures à la révolution de 1917.
La Grève devait être la cinquième partie de cette fresque dont Eisenstein écrivit le scénario sur des cahiers d’écolier et qui fut ensuite repris sous le titre “De la clandestinité à la dictature” (la quatrième partie, L’année 1905, fut à l’origine du Cuirassé Potemkine et la septième et dernière à celle d’Octobre). L’équipe du Proletkult participe au tournage, dont Maxime Strauch, l’ami d’enfance d’Eisenstein, et Grigori Alexandrov, qui sera son assistant pendant dix ans.
La Grève est presque entièrement filmé en extérieurs, à Moscou et ses environs, au cours de l’été 1924, et le montage est achevé en décembre. Eisenstein y utilise un certain nombre d’effets techniques et de trucages, surimpressions, fragmentations de l’écran, qu’il abandonna pratiquement dans la suite de son œuvre, mais qui étaient alors à la mode dans le Kino Pravda (Cinéma Vérité) de Dziga Vertov – dont le plus bel exemple demeure L’Homme à la Caméra. Eisenstein cherche néanmoins à créer un nouveau style de film, au croisement du Kino Pravda et du film à intrigue. “Ce fut un film révolutionnaire, sans roman d’amour, sans suspense détective, sans héros autre que la masse, prise comme un personnage collectif.” (Grigori Alexandrov).
Eisenstein y met en pratique ses théories sur le montage notamment le montage des attractions, dont l’effet sur le spectateur est déterminant : « Telle que nous la concevons, l’œuvre d’art est avant tout un tracteur qui laboure à fond le psychisme du spectateur, dans une orientation de classe donnée :” On y trouve aussi son utilisation du typage, le fait de choisir des “types” de personnages reconnaissables immédiatement par les spectateurs, à la manière de la Commedia dell’Arte. “Chaque visage entrevu devait apparaître comme une composante caractéristique de l’événement. L’homme n’étant montré que pendant un court instant, son aspect devait être excessif à l’extrême : son visage devait être en quelque sorte, une philosophie, une conception du monde.” (Maxime Strauch)
Ce film qu’Eisenstein décrit comme “le premier exemple d’art révolutionnaire où la forme se montre plus révolutionnaire que le contenu” rencontra un immense succès en Union Soviétique où il ne fut présenté, à cause d’une pénurie de pellicule, que le 28 mars 1925. En Europe, La Grève ne sera diffusé qu’en Allemagne. Le film est pourtant primé à Paris à l’Exposition des Arts Décoratifs en octobre 1925, mais il ne sortit commercialement en France qu’en 1967.
L’Ensemble Bernica ou le plaisir partagé de l’improvisation, dans ses formes classiques propres au Jazz ou dans le langage du soundpainting, fantastique outil d’organisation de l’improvisation collective et individuelle.
Plaisir physique de contribuer à l’élaboration d’une matière sonore, tantôt lumineuse ou incandescente, tantôt sombre et angoissée.
Plaisir intellectuel, aussi de se mouvoir et s’émouvoir dans des territoires poétiques incertains et risqués, et ainsi franchir avec grâce et célérité un fil tendu au-dessus d’abîmes vertigineux …
Le Quatuor Cemod est né dans les Vosges, de la rencontre de quatre professeurs. Il joue régulièrement avec la Camerata de Bourgogne et se produit en musique de chambre avec le trio Divana.
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