Décembre 2010, deux jeunes lorrains souhaitent mettre en avant la culture et l’art de leur région. Ils se mettent alors en tête de
Après plus de six années passées à mettre en avant l'actualité culturelle et artistique de notre région, c'est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de nos activités. Le site restera cependant actif pour vous permettre de (re)lire les nombreuses rencontres avec les artistes régionaux.
Accueil > Reportages > Zoom'Arts > Zoom’Art #48 – Rencontre avec Madmax, rappeur messin
La scène hiphop Lorraine est pleine de surprises…et de talents. Après l’avoir découvert sur un des rings des Rap Contenders, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Maxime « Madmax » Cuttitta, rappeur messin. De sa première mixtape aux battles de rap, en passant par la première partie de Time Bomb (à la East Block Party 2012) mais aussi de Disiz (à la Marly Jam session), le jeune homme a parcouru du chemin et m’a raconté son parcours…
Maxime « Madmax » Cuttitta nait en 1987 à Metz. Fan de hiphop depuis toujours, le jeune homme débute le rap en 2003 alors qu’il encore est au lycée. Lui et son meilleur ami se lient d’amitié avec un élève venu des Etats Unis qui leur propose un projet. « C’est parti d’un délire entre potes et ça a été le début de l’écriture » m’explique t’il. Le temps de trouver un studio en ville et les trois amis enchainent dès 2004 sous le nom ADN les tremplins musicaux de la région : « On a goûté à la scène, on a pris un peu d’expérience ».
Le groupe perdure jusqu’en 2007, puis c’est le début d’une carrière en solo. En 2008, Madmax sort son premier projet Street Teaser. Autofinancé, autoproduit, pressé à 1000 exemplaires, cette mixtape lui permet de faire la rencontre de Ms O’Mike et d’Eden, deux rappeurs régionaux. De cette rencontre va naitre en 2009 le groupe Vendredi 13. En 2011 le trio sort la mixtape Quite ou double sous forme de net tape (mixtape mise en ligne gratuitement sur des plateformes de téléchargement). « Le concept de la mixtape téléchargeable gratuitement est intéressant quand on débute : on a déjà parfois du mal à mettre de l’argent dans ce que l’on connait, alors acheter des disques de jeunes artistes qui n’ont pas encore fait leur preuve, c’est encore plus compliqué ! » me confie t’il avec réalisme. Pour rester ancrer dans la scène hiphop locale, Vendredi 13 enchaine les prestations à la radio et sur scène. Le groupe se sépare la même année mais Madmax est positif « Ca a permis de conquérir le public lorrain, on a eu de bons retours et ça reste une bonne expérience pour tous les trois ».
Quelques mois plus tard, l’aventure reprend pour le rappeur messin avec Rap Contenders (RC), la première ligue française de battles de rap a cappella, inspirée du Word Up Battles, ligue québécoise. Les matchs se déroulent en un contre un ou en double et toutes les vannes, tant qu’elles restent dans l’humour et le respect, sont permises pour humilier l’adversaire. Charisme, audace, vivacité, vocabulaire, chaque compétence est un plus pour convaincre le jury qui décidera du gagnant. Cette compétition, principalement suivie par un public de connaisseurs à ces débuts, existe depuis 2010. Depuis leurs naissances, les RC ont su révélé au grand jour des rappeurs comme Gaiden ou Taipan. En 2011, dès la troisième édition de l’évènement, des divisions régionales naissent, comme le RC Est. Mais l’organisateur peine à trouver des candidats. Madmax se souvient « Mas, l’organisateur, ne trouvait personne et il avait passé une annonce sur Facebook. J’ai envoyé quelques sons et j’ai eu une réponse positive le lendemain ». Soudain, tout s’enchaine très vite… « Je suis parti à Paris faire ma prestation au RC4 directement après le RC Est. J’ai eu la chance de passer de fan à acteur du mouvement ! » se réjouit le jeune rappeur. L’affiche est de taille et en mars 2012, Madmax part rejoindre Gaiden, Taipan, Wojtek ou encore Lunik sur la scène du RC4.
En 2012, Madmax sort une nouvelle net tape, Madmax & Friends (disponible gratuitement ici). « J’écoute beaucoup de rap de la région, explique t’il, alors j’ai invité mes amis de la scène rap régionale pour cette mixtape ». Le résultat est détonnant et riche en surprises. Le projet vient même s’agrémenter d’un clip au côté de Mata et réalisé par Lazy Pictures, pour le morceau Au fil du temps qui parle de leur jeunesse avec une certaine mélancolie. Les morceaux s’enchainent sans se ressembler. D’un funky Cherche pas, au très frais Ailleurs avec Sadji Odihenn qui nous promet de nous « emmener dans un coin de paradis et de trinquer à la vie vu qu’elle tient qu’à un fil », en passant par le dynamique freestyle d’Intergalak’shit avec – entre autres – Ms O’Mike et Esko ou encore le son lourd de C’est pas ce que tu crois, chacun y trouvera son compte. Mc’s, flow et punchlines, tous les ingrédients sont réunis pour faire de Madmax & Friends une mixtape incontournable du hiphop lorrain.
Cette bonne nouvelle n’arrive pas seule ! En effet, Madmax a été recontacté pour la 5ème édition des RC et les a enregistrés il y a quelques semaines. « Je me sens privilégié d’être dans le RC5. C’était un très gros défi, c’est comme si j’allais affronter mon grand frère ! » s’amuse le rappeur avant de constater : « il y aura un avant et un après RC pour moi, cela fait office de tremplin. Ca te fait de la pub, ça crée des contacts ». Pour illustrer ses propos, Madmax me rappelle l’exemple de Gaiden, issu des RC lui aussi, qui se retrouve à clasher Sinik sur Skyrock ou encore le reportage Canal + sur la 5ème édition de l’évènement. Ces joutes verbales tendraient à devenir un évènement majeur du hiphop en France… « Ca ne m’étonnerait pas qu’on retrouve ça à la télé un jour ! » s’exclame Madmax, « les gens vont voir les RC comme on va au théâtre, je nous vois comme des catcheurs ! ». Sur scène, chacun son style, du plus vulgaire au plus fin, chaque participant impose ses rimes et sa verve. L’exercice est difficile, même si les textes sont travaillés en amont… « Le plus gros travail pour moi, c’est comment je vais sortir mes phases » m’explique le messin, « j’aime jouer avec les mots de la langue française. J’essaie d’avoir des phases qui ont de l’impact. ». De Strauss Kahn à François l’Embrouille, toutes les références sont bonnes pour étayer ses punchlines et vanner son adversaire. Face à Tonino, un participant du RC3 venu de Belgique, Madmax lance « J’te shoote, tu saignes ! Toute façon ici, personne peut t’saquer : t’es comme les choux de Bruxelles !!! », entrainant avec lui les rires d’un public très réactif. Les RC ont de beaux jours devant eux.
Pour ce qui est des collaborations, les RC apportent des idées neuves comme l’explique Madmax : « On est tous dans les loges, on partage pleins de choses. Le but c’est d’échanger même si on sort de la battle en s’étant clashé sur scène ! » se réjouit il, « Mic Orni m’a même invité à un concert à Cergy, on voudrait aussi faire quelque chose avec Taipan [lui aussi Lorrain]». Alors en attendant, Madmax prépare son prochain ep qu’il espère presser au début de l’année 2013 et le concours Buzz Booster, un tremplin hiphop national qui débutera par des sélections en région au mois de janvier. Son amour pour le hiphop reste infaillible comme il le rappe dans Melody, un des morceaux de Madmax & Friends au côté des Hellboyz, « Hiphop, je t’aime à la vie à la mort/Le jour où j’ die, qu’on mette du Biggie à la morgue (…). Je n’ai pas de remède contre cette maladie/Dans cet enfer, la mélodie sonne comme un paradis ». Il parait que le rap est mort ? Vive le rap !
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