Décembre 2010, deux jeunes lorrains souhaitent mettre en avant la culture et l’art de leur région. Ils se mettent alors en tête de
Après plus de six années passées à mettre en avant l'actualité culturelle et artistique de notre région, c'est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de nos activités. Le site restera cependant actif pour vous permettre de (re)lire les nombreuses rencontres avec les artistes régionaux.
Accueil > Reportages > Zoom'Arts > Zoom Arts #29 – Rencontre avec le groupe nancéien « The Aerial ».
Après avoir erré une bonne demi-heure dans le quartier de Montbois à la recherche du Hublot, je tombe heureusement sur un couple qui s’y rendait justement et finit par arriver dans une petite salle obscure mais pleine à craquer, « un espèce de grand garage bien aménagé » d’après mes guides… Discrète annexe d’un restaurant universitaire de Nancy, le Hublot représente véritablement une épreuve pour tous les non-initiés.
Si la majorité du public était là pour Miossec, Lorraine d’Arts y était pour interviewer un jeune groupe qui faisait la première partie : The Aerial. Bien que formée il y a tout juste un an, cette bande de potes de Nancy (dont un anglais, le chanteur Joe) est d’ores et déjà familiarisée avec la plupart des festivals de l’Est tels que le Jardin de Michel, le Zikametz, Musiques & Terrasses et bien sûr, le Nancy Jazz Pulsations.
Il est 20h30, Joe, Antoine, Aleksi et Nicolas font leur entrée sur scène ; « Nous sommes 4 garçons et nous nous appelons The Aerial ! ». Et sans plus de cérémonie, envoient la musique. Les mélodies dans le pur esprit de la pop anglaise sont recherchées et naturelles. Ils emmènent le public conquis avec eux dès la première chanson. Là, habituellement, c’est le moment où on devrait vous présenter les rôles de chacun au sein du groupe, mais c’est tout simplement impossible pour la bonne raison que dans les Aerial, tout le monde fait de tout. Basse, guitare, batterie, chant, clavier, saxophone, sans oublier d’étranges percussions faites à base de cylindres en plastique creux… A eux quatre, ces musiciens savent exploiter toutes les ressources que peuvent leur offrir la pop. Et il leur en faut, des ressources.
Leurs influences musicales très larges mêlent hip hop, electro, new wave et pop anglaise des 60’s, « selon ce qu’on écoute sur le moment, ça va de Kanye West aux Spice Girl, de New Order aux Beach Boys…On compose ensemble, mais c’est toujours Joe qui se charge des paroles, évidemment c’est plus facile ». C’est sans aucun doute cette variété qui donne à leur son, sa richesse, sa fraîcheur et son succès.
Bien que le groupe n’ait qu’un an, on ne peut que constater son ascension fulgurante : on a ainsi pu les retrouver aux pré-sélections des Eurockéennes, à la sélection régionale du Printemps de Bourges, à la finale de M6 Music Live et aux Inrocks Lab. Depuis leur début au Vertigo (club de Nancy aujourd’hui fermé), ils ont avancé à pas de géants. Nicolas (bassiste) nous raconte cette expérience :
« C’était assez particulier car le groupe était formé depuis 5 mois, nous avions prévu ce concert avant même l’arrivée de Joe, le chanteur. Nous avions donc un but, une obligation (nous marchons souvent comme ça, à la pression). Les gens n’avaient jamais entendu nos morceaux, ils ne connaissaient pas Joe. Nous avions la pression car notre ancien projet avait eu un succès relatif en région, et que nous revenions d’Angleterre avec l’envie de faire quelque chose de chouette. La com avait été bien faite, la salle était remplie et nous avions 5 ou 6 morceaux. Ce concert a été une folie, les gens sautaient partout, des personnes qui suivaient notre ancien groupe étaient là, curieux. Nous étions impatients de revenir sur scène, cela nous manquait beaucoup. Un très gros souvenir, et de très bons retours. Nous savions qu’il fallait continuer. Pour faire monter la pression nous avions fait une radio la veille, en jouant un titre acoustique.»
Il y a aussi la pression des études (tous sont inscrits à la Fac de Lettres de Nancy) qu’il faut concilier avec la musique : « Concilier, c’est le mot juste ;Nous partageons notre temps entre les deux en privilégiant l’un ou l’autre selon les périodes. Le plus important est de savoir où tu veux aller. Nous avons des objectifs avec le groupe, et nous ferons tout pour les atteindre, idem scolairement. Je sais personnellement que l’école est passé un peu après le groupe l’année dernière, mais c’est un mal pour un bien. Avoir plusieurs choses dans la vie, plusieurs buts, plusieurs passions, est primordial pour nous, pour garder les pieds sur terre, pour prendre du plaisir dans chaque domaine. Si tu ne fais que de la musique, tu te perds dans ton délire, tu utilises mal ton temps et tu deviens un espèce de type bizarre auquel nous ne voulons pas ressembler».
Ill y a enfin la pression financière ; les Aerial ne perçoivent pas un sou de la vente de leurs albums, tout simplement parce qu’ils les donnent, à chaque concert ou en téléchargement libre sur leur site www.theaerial.fr « On préfère cette solution. On est une génération qui est née avec le téléchargement, et la musique n’est qu’un support, nous la voyons libre . En plus, si on devait vendre, on en écoulerait 3 ou 4 par concert, alors qu’en les donnant on en distribue 40 ! On se fait connaître comme ça ». Mais en ce cas me direz-vous, comment diantre font-ils survivre le groupe ? Les ingénieurs-sons, les déplacements, etc… Tout cela n’est tout de même pas gratuit ? « Nous finançons le groupe grâce aux cachets des concerts, qui grossissent un petit peu ces temps ci. Nous reversons tout dans l’association, nous ne nous payons jamais. Nous avons aussi été subventionnés par la région, le crédit Mutuel. »
Mais la vraie réponse serait plutôt qu’ils savent se débrouiller et font beaucoup de choses par eux-mêmes ! En fondant leur propre label (Kidults Records), ils peuvent se permettre d’avancer à leur rythme, sans avoir la pression d’un producteur. Par exemple, ils ont choisi de ne sortir que des EP (ou sessions), de façon régulière. Ils peuvent ensuite développer leur propre merchandising (produits dérivés) qui constitue une manne suffisante : « Je sais personnellement que je n’achète pas de disque, je télécharge tout, mais j’achète des places de concerts et des t-shirts, des badges de groupes. » Touchés par cet esprit « indé », certains spectateurs n’hésitent pas à donner de l’argent en échange des Cds …
Un tel parcours ne peut que nous rendre optimiste quant au pouvoir de la volonté et du talent : «C’est un truc passionnant le développement de groupe. Il y a une histoire de chance, de travail, de réseau… Humainement il se passe des trucs très forts, ce sont les périodes galères, les tournées en voitures pourries, les hôtels horribles mais c’est tellement cool..! Tu pars de zéro et tu peux aller très loin avec de petits moyens. ». Et aussi longtemps que cela sera possible, The Aerial continuera avec le même objectif: nous pondre d’autres petites merveilles avec la même indépendance ; «On refuse la facilité » conclut Nicolas.
Pour le mot de la fin, on lui demande s’il connaît un groupe lorrain débutant qu’il aimerait encourager : « MTB Crew, groupe de rap nancéiens rafraîchissants . Hors Lorraine on aime aussi les Popopopops, 1995 et Quadricolor, mais eux, ils sont déjà bien lancés!».
The Aerial sera à Nancy le 11 novembre à L’Autre Canal (Nancy), le 26 aux Sonic Visions (Luxembourg), le 9 décembre aux Trinitaires (Metz) avec les Yupps, et le 18 au Val d’Ajol.
Vous pouvez retrouver The Aerial sur leur site internet (www.theaerial.fr), leur Facebook (www.facebook.com/theaerial) ou encore sur leur Twitter (www.twitter.com/theaerial).
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